Destination : dôme C
Vendredi 5 décembre 2008, le grand jour. Après trois journées passées à MZS, le Soleil qui règne en maître ne nous est pas encore familier. Sortir se promener sur la baie à trois heures du matin sous la lumière éblouissante de notre étoile restera une expérience gravée à jamais. Tout le monde dort. Les véhicules, roulants ou volants, également. La station semble abandonnée. C'est alors que les animaux en profitent pour s'approprier les environs, et que l'on se sent intrus. Ambiance nocturne... en plein jour.
Trois journées. Seulement ? Quel séjour inoubliable ! Nous devons pourtant continuer notre voyage. 12 heures à Hong-Kong, 2 jours en Nouvelle-Zélande, 3 en Antarctique. Ce qui pourrait déjà représenter une extraordinaire épopée n'est que le simple chemin qui nous mène à notre objectif final.
Mario Zuchelli Station ne semble pourtant plus être que l'ombre d'elle-même. Construite pour y accueillir des dizaines de scientifiques, elle est spacieuse et confortable. Néanmoins, des étages de laboratoires dorment en sont ventre. Inoccupés. Par manque de budget ou pour d'autres raisons politiques, MZS n'est ouverte que quelques semaines en été, gérée par une poignée d'hommes. Dans l'attente de jours meilleurs, son rôle principal est de servir de station relais à Concordia. Personnels et matériels ne font plus que transiter. Triste abandon. Ambiance fantomatique.
Le majestueux DC3 nous attend, posé sur la banquise d'Enigma Lake. Bientôt, nous quitterons cet environnement côtier peuplé d'animaux étonnants pour le Haut Plateau Antarctique. Le temps de charger nos affaires, nous admirons une dernière fois ce paysage varié que nous abandonnons à notre tour. L'avion est peu spacieux, mais assez confortable. Monter à bord de ce mythe de l'aéronautique suffit à faire oublier tout désagrément. Le bruit provenant des deux moteurs est extraordinaire. Le décollage, inoubliable.
La banquise constituant la piste de décollage est courte. Son extrémité se délite dans la mer. À peine nous sommes nous arrachés de la glace que le pilote vire à gauche en nous élevant avec force pour venir frôler les pics rocheux des monts transantarctiques. Le paysage est féerique. Une fois la chaîne franchie, un désert immaculé s'offre à nous. Aucun relief, aucun détail sur lequel accrocher l'œil ébloui. 1200 km de désolation à survoler. Destination : dôme C.
Concordia. L'image des deux tours se dessine dans l'esprit de chacun d'entre nous. Bientôt, nous les verrons de nos propres yeux. Elles seront notre foyer, durant toute une année.
L'excitation nous gagne.
Nous y sommes attendus avec autant d'impatience.
Publié le
Vendredi 5 décembre 2008 à 12h12Ajouter un commentaire
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Commentaires
Alain Brun a répondu le Permalien
Bonjour,
C'est super de pouvoir retrouver des articles sur toi. Cela faisait si longtemps que j'ai pas de news de toi, je pense que je n'arrive pas a t'envoyer de mail. Je pense que tu dois pas les recevoir. Je suis heureux de pouvoir te retrouver ici depuis le temps, je pense que tu dois avoir beaupré de boulot et pas trop le temps pour tenir le blog. De temps en temps je contacte Daniel et Brigitte par MSN.
Bye, à très bientôt,
Alain
Cyp a répondu le Permalien
Salut Alain !
Non, je n'ai reçu aucun mail... Mais effectivement, ce n'est pas rare.
Sinon, oui, beaucoup de boulot ! Quant au blog, c'est surtout que je ressens maintenant plus l'envie de partager mon aventure qu'auparavant ; je préférais alors profiter pleinement de ce qui se passait plutôt que de le commenter.
Bon contact avec les cousins.
Et merci de ton assiduité.