Lecture : « Astronomie astrophysique, introduction »
Informations éditoriales
Titre : Astronomie astrophysique, introduction
Auteur : Agnès Acker
Éditeur : Dunod
Année : 2005 (4ème édition)
ISBN : 2-10-005462-7
Nombre de pages : 450
Poids : 0,88 kg
Dimensions : 25 x 17,5 x 2,7 cm
Il existe de nombreux ouvrages de vulgarisation où l'auteur met un point d'honneur à aborder de complexes phénomènes physiques sans la moindre formule mathématique. L'objectif — qui ressemble plus étroitement à un défi — est de se mettre à la portée de tous, quelles que soient les connaissances initiales du lecteur. À l'opposé, il existe des ouvrages clairement techniques à destination des plus aguerris. Le livre d'Agnès Acker emprunte une voie médiane, comme un compromis. Pour faire toucher du doigt les phénomènes physiques à l'œuvre dans l'univers, les mots ne suffisent pas. Il faut expliquer la démarche scientifique, confronter les observations, analyser les données, étudier les graphiques. Le niveau demandé est assumé, il s'agit d'une lecture universitaire. De nombreuses clefs sont offertes au lecteur pour l'aider à mener ses propres investigations ou appliquer les formules qui lui sont données.
Le premier chapitre, assez commun, est la nécessaire synthèse historique de l'évolution des savoirs depuis les temps anciens que tout ouvrage du genre semble devoir aborder. L'arrivée soudaine du chapitre suivant sur la lumière peut choquer. Il s'agit pourtant du préalable indispensable à la compréhension de toute la suite. L'astronome n'ayant comme table d'étude que la lumière qui lui parvient des astres, l'ensemble de ses connaissances en dépend. Il faut que le lecteur soit familiarisé avec toutes les formes de rayonnement et comprendre les phénomènes ayant lieu à l'échelle subatomique qui en sont à l'origine. Je pense d'ailleurs que l'auteur aurait ici pu traiter le sujet plus densément tant la compréhension des liens entre la matière et le rayonnement est primordiale en astronomie. Le troisième chapitre — nommé « Positions et mouvements des astres » — ne m'a pas vraiment empli de joie. En même temps, j'aime pas la mécanique céleste. Force est de constater qu'il fallait traiter le sujet. Ceci étant fait, on peut passer à la suite. Et là, ça me botte nettement plus. Les quatre chapitres suivant traitant de physique stellaire sont passionnants, ainsi que ceux sur le milieu interstellaire et les galaxies (dont la nôtre). Les parties consacrées à l'origine et l'évolution du système solaire sont plutôt intéressantes, mais la revue des paramètres physiques de chacune des planètes n'était pas vraiment indispensable. Quant au dernier chapitre consacré à la cosmologie, je suis plutôt partagé. Ceux n'étant pas familier avec le sujet vont peut-être patauger ; quant à ceux que le sujet passionnent, ils vont rester sur leur faim.
Globalement, l'ouvrage est très intéressant et développe bien mieux les différents sujets que les grands classiques de vulgarisation. On cherche habituellement à nous faire comprendre les choses ; ici, on nous explique comment on les a comprises, et c'est nettement plus enrichissant. Le nombre conséquent de graphiques est un pur régal et aide énormément à fluidifier l'assimilation. Les belles pages centrales emplies de photos ne sont pas vraiment indispensables mais ajoutent il est vrai une touche de couleurs à l'ensemble.
Ni à l'attention du grand public, ni à l'attention des spécialistes, l'équilibre peut être difficile à trouver. Certaines notions sont juste nommées, les formules semblent parfois jetées en pâtures et les démonstrations trop hâtives. Leur lecture n'est pas nécessaire à la bonne compréhension de l'ouvrage, mais celui qui voudra s'y pencher sera parfois confronté à quelques difficultés inattendues. Quelquefois, certaines imprécisions sèment le doute et des répétitions sûrement dues aux rééditions successives peuvent agacer. Enfin, la description de certains phénomènes est parfois éclatée sur plusieurs chapitres, séparés par d'autres sujets, sans que cela ne paraisse véritablement servir le fil du récit. Ce qui complique ensuite la recherche d'une information précise, qui peut alors se trouver en plusieurs endroits. L'ensemble peut ainsi laisser une vague impression d'inachevé.
Le traitement des différents sujets est plutôt inégal, mais cela ne m'a pas véritablement dérangé. L'auteur d'un ouvrage est forcément partial et couvre les chapitres de son œuvre relativement à ses affinités. Je n'aurais pas forcément apprécié que la mécanique soit plus développée — mais qui peut sereinement apprécier la mécanique ? — et la place donnée à l'évolution physique des étoiles me ravie au plus haut point.
Publié le
Lundi 11 avril 2016 à 10h17Flux RSS des commentaires de cet article.
Ajouter un commentaire