Les exoplanètes sont des planètes situées à l'extérieur de notre système solaire. Elles peuvent tourner autour d'autres étoiles que notre Soleil et former des systèmes planétaires potentiellement semblables au nôtre — mais généralement très différents. Les techniques utilisées pour les « observer » sont variées. La plupart du temps, il s'agit en fait de méthodes de détections indirectes. L'une d'entre-elles consiste à opérer des mesures photométriques régulières sur l'étoile « hôte » afin d'en tracer la courbe de luminosité. Si, par un heureux hasard, le plan orbital de la planète extra-solaire croise la Terre, nous pourrons « voir » la planète transiter devant son étoile ; absorbant alors une infime partie du flux lumineux. Cette baisse d'intensité peut être détectée sur la courbe de luminosité.

Cette technique d'observation — appelée la « méthode des transits » — nécessite de disposer d'éphémérides précises afin de sélectionner une cible convenable. La baisse de luminosité de l'étoile hôte étant très faible, il faut également disposer du matériel et du ciel compatibles avec l'observation. Une fois celle-ci réalisée, il ne reste ensuite qu'à traiter puis dépouiller les données. Enfin, si la qualité est suffisante, il est possible de les publier afin de participer à l'enrichissement d'une base de données internationale. Les informations récoltées permettront d'affiner les connaissances mécaniques et physiques relatives à ces astres.

N'ayant jamais tenté cette observation, je m'y suis donc attelé le jeudi 5 septembre 2013 au soir. La cible choisie était WASP-28 b (plus d'informations à son propos peuvent être trouvées sur Wikipédia et exoplanet.eu). Le matériel se composait d'un télescope Vixen 200/800 et d'une caméra Audine Kaf400, solidement arrimés sur une monture Trassud Zx4. L'acquisition des images, leur prétraitement ainsi que l'analyse photométrique ont été réalisés grâce au logiciel libre AudeLA. Le tout s'est évidemment déroulé à l'observatoire Sirene (What else ?).

Malgré quelques déboires techniques et une qualité nettement perfectible, l'observation est bel et bien un succès ! Le transit est clairement visible sur la courbe et les données déduites correspondent à l'orbite attendue. Bref, un grand bonheur pour un premier essai et une petite larme à l'œil pour le plaisir.

Après validation, les données ont été publiées sur le site de l'ETD (Exoplanet Transit Database) et peuvent être consultées à cette adresse : http://var2.astro.cz/EN/tresca/transit-detail.php?id=1378500445.